18 Sep 2014

Santé des veaux… une stratégie qui limite les pertes

Un plan de lutte « Santé des veaux » élaboré avec nos partenaires (CA 64, Bovins Croissance, GTV 64) a été mis en place en 2012 par le GDS 64. Cette nouvelle action sanitaire a pour but d’améliorer la productivité numérique en maîtrisant mieux la santé des veaux de la naissance au sevrage.

L’intervention du GDS fait suite à la demande de l’éleveur ou de son vétérinaire (après accord de l’éleveur) sur le principe de la mise en place d’une action rapide, réactive et multiple. Outre des critères d’éligibilité, le plan de lutte est matérialisé par une convention tripartite établie entre l’éleveur, le vétérinaire de l’élevage et le GDS 64.

M. Thomas Laffore, éleveur de la commune d’Estialescq, a bénéficié de ce plan : Il apporte ici son témoignage…

Qu’est ce qui vous a conduit à vous engager dans ce plan de lutte ?

Thomas Laffore : « En 2012, j’étais face à deux problèmes majeurs dans mon exploitation : Je connaissais un épisode de mortinatalité concentré sur la période de vêlages des primipares (amaigrissement, asthénie sur veaux,…) et constatais une apparition de diarrhées néo-natales sur les vêlages de fin janvier et février donnant lieu à une morbidité et mortalité importantes. Durant l’hiver 2012, le taux de mortalité dépassait les 40 % (17 veaux sur 42 vêlages). Devant cette situation, ayant connaissance du plan de lutte « Santé des veaux » du GDS 64 et sous l’impulsion de mon vétérinaire, j’ai donc décidé de signer une convention. »

Suite à la signature de la convention tripartite, quelles ont été les actions menées dans votre exploitation ?

T.L. : « Cela a débuté avec la visite de pré-diagnostic réalisée par mon vétérinaire et un technicien du GDS. Ils ont mis en avant les problématiques citées auparavant, prévus les visites complémentaires et définis les actions à mener rapidement.»

Qu’avez-vous eu à faire concrètement à la suite de cette première visite ?

T.L. : «On a notamment mis en place la vaccination systématique des mères et un local de vêlage propre et paillé régulièrement. J’allote désormais les veaux par tranche d’âge et réalise plus de recherches lors des mortalités.»

En quoi consistent ces visites complémentaires ?

T.L. : « Trois semaines après la première visite, le technicien du GDS 64 est venu pour le volet « Bâtiment » et a diagnostiqué une mauvaise circulation de l’air. Il a défini des mesures à mettre en place pour améliorer les entrées et sorties d’air afin d’éviter que les veaux soit fragilisés. Mon vétérinaire est revenu la semaine suivante pour le volet sanitaire. Suite à un épisode de diarrhées néonatales, il a réalisé des dosages IgG révélant un réel problème d’immunité associé et les pesées de colostrum ont montré une qualité insuffisante. Nous avons donc convenu de réévaluer la qualité et la quantité de colostrum lors des premiers vêlages de la saison, de contrôler le statut en oligo-éléments du troupeau et de réaliser des copros pour mesurer le risque parasitaire.»

Quelle évolution avez-vous constatée suite à toutes ces interventions ?

T.L. : « Après avoir ouvert les faitières du toit, protégé les box à veaux des courants d’air et fermé d’anciennes fenêtres, j’ai encore quelques modifications à faire pour améliorer la circulation d’air dans ma stabulation. Comme en témoigne les exemples, les modifications d’un bâtiment peuvent être réalisées à moindre frais. Le taux de pertes a été divisé par 2 par rapport à 2012. En 2013, avec beaucoup moins de vêlage,  j’ai encore eu 25 % de mortalité mais beaucoup moins de pertes liées directement au sanitaire. Lors de cette dernière campagne, j’ai constaté une réelle amélioration du troupeau.»

Deux exemples de modifications d’une stabulation réalisées à moindre frais

Pour limiter les courants d’air, les fenêtres cassées ont été fermées avec des plaques en bois

Protection des box à veaux avec une tôle perforée récupérée

 

 

 

 

 

 

 

Ce plan de lutte est-il encore d’actualité ? 

T.L. : « Le dossier a été clos 1 an après l’ouverture du plan avec la visite de bilan réalisée par le GDS 64 avec les évolutions décrites précédemment. Avec du recul, je me dis que j’aurais dû mener ces actions bien plus tôt pour enrayer ces pertes qui devenait insoutenables. Lors du dernier printemps, les 26 échographies réalisées ont révélé 24 vaches pleines et à ce jour, j’ai eu un seul avortement !. Je remercie donc mon vétérinaire de m’avoir incité à m’engager dans le « plan de lutte pour la santé des veaux » et le GDS 64 pour leur réactivité et leurs suivis. »

 

LE PLAN DE LUTTE “SANTÉ DES VEAUX“ – vu par le Dr Guillaume Cachard, vétérinaire sanitaire de M. Laffore

Le Plan de Lutte “Santé des Veaux“ mis en place depuis 2012 constitue un excellent outil permettant au vétérinaire praticien, confronté à une problématique économique grave pour un de ses clients, d’apporter à celui-ci des solutions globales, sans envisager uniquement le côté sanitaire : en concertation avec les différents partenaires du plan, l’ensemble des volets en cause (sanitaire, ambiance du bâtiment, alimentation…) est remis à plat. Ainsi, chez M. Laffore, l’amélioration conjointe de l’ambiance du bâtiment, de la conduite du troupeau (notamment la gestion des veaux “voleurs”) et de l’aspect sanitaire a abouti à une meilleure gestion de la période des vêlages et une diminution notable des pertes liées aux pathologies néonatales. L’aspect multifactoriel des pathologies rencontrées est souvent le facteur limitant pour envisager une solution durable et efficace ; le Plan de Lutte “Santé des Veaux“ permet donc d’apporter une réponse adéquate afin d’améliorer les performances de l’élevage.


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