Les actions de la Tuberculose
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DE LA MALADIE
L’année 2020 a malheureusement encore mis en évidence 27 foyers de tuberculose dans le département. Le nombre d’éleveurs impactés est toujours trop important et la zone centrale du département reste la plus touchée.
La campagne de prophylaxie 2019/2020 n’a pas connu d’évolution particulière, avec un dépistage généralisé sur tous les bovins de plus de 24 mois, et un abattage diagnostic de tout bovin présentant une réaction à l’IDC (douteuse ou positive).
Pour faciliter cette prophylaxie, le GDS 64 a maintenu et financé l’accompagnement des vétérinaires. Même si celui-ci a été suspendu le temps du confinement COVID de printemps. Il a été reconduit pour la campagne 2020/2021, toujours avec un financement GDS 64 et une participation financière de l’Etat.
La campagne en cours a vu aussi la création d’une microzone, correspondant aux communes les plus touchées par la tuberculose, où la prophylaxie bovine a dû être réalisée avant la fin du mois de novembre 2020, sur tous les bovins de plus de 12 mois.
PROPHYLAXIE 2020/2021
Suite à l’apparition de ces nombreux foyers en zone centrale du département, le comité de pilotage départementales et l’ensemble des partenaires de la filière bovine, ont proposé la création d’une microzone à l’été 2020, comprenant les communes de NARP, CASTETBON, OSSENX, AUDAUX, ORRIULE, ARRAU et ARRAUJUZON. Dans cette zone, les cheptels ont dû être contrôlé en IDC, le plus tôt possible (avant la fin du mois de novembre 2020) et sur les bovins de plus de 12 mois. Cette règle s’est aussi appliquée aux cheptels ayant des prairies pâturées sur ces communes. La mobilisation et la réactivité de tous les acteurs a permis la réalisation de cette prophylaxie « très tôt dans la saison » de la meilleure des manières possibles. 3 cheptels contaminés par la tuberculose y ont été détectés.
Cette campagne a aussi vu la mise en place de l’obligation d’exhaustivité des contrôles (100% des animaux de plus de 24 mois, présent au jour de la prophylaxie doivent être dorénavant contrôlés). Il est très important de respecter cela et donc de bien notifier tous les mouvements d’animaux à l’EDE, afin d’avoir un DAP le plus proche de la réalité possible. Nous attirons votre attention sur le fait que même les bovins à l’engraissement, dont la date de départ est très proche doivent être tuberculinés le jour de la prophylaxie.
FORMATION BIOSÉCURITÉ
Depuis 2019, le GDS 64 et le GTV 64 co-animent des formations « biosécurité tuberculose ». Ces formations, basées sur l’échange, la compréhension du bienfondé des mesures de biosécurité et leur mise en application dans les élevages, sont très appréciées des participants. Des sessions sont régulièrement organisées, et les prochaines sessions auront lieux à l’automne 2021. 3 sessions de 2 journées seront organisées. N’hésitez pas à contacter le GDS 64 pour plus d’information.
BONNE PRATIQUE DE REALISATION INTRADERMO (IDS ou IDS)
Une intradermo doit être réalisée dans le derme de l’animal pour que son résultat correctement interprétable.
QU’EST-CE QU’UNE INJECTION INTRADERMIQUE ?
Il s’agit d’une injection très technique. Pour une réalisation efficace par le vétérinaire, les animaux doivent être bien contenus.
LA CONTENTION EST DE LA RESPONSABILITÉ DES ÉLEVEURS
Le vétérinaire doit également pouvoir raser les animaux (en 1 ou 2 sites) et mesurer le pli de peau, avant l’injection en IDS ou IDC.
Lors de la visite de contrôle, les animaux doivent aussi être attaché pour permettre au vétérinaire de :
- Toucher les sites d’injection
- Mesurer les plis de peau s’il sent une réaction.
C’est la différence entre le pli de peau mesuré à J3 et celui mesuré à J0 qui permet de classer les animaux non-négatifs en douteux ou positifs. Le contrôle à J3 nécessite donc que les animaux soient rentrés et attachés.
Cliquer-ici pour télécharger le document “CONTRÔLE DE LA TUBERCULOSE BOVINE PAR INTRADERMOTUBERCULINATION – Un contrôle nécessitant une contention parfaite”.
GESTION DES RÉSULTATS NON NÉGATIFS DE LA PROPHYLAXIE
En cas de suspicion en élevage la DDPP64 préviendra l’éleveur qui devra appliquer le protocole suivant :
GRILLE DE LECTURE ET D’INTERPREATION DES RÉACTIONS EN INTRA DERMO TUBECULINATION -> Cliquer-ici
UN DE MES BOVINS RÉAGIT EN IDC A LA PROPHYLAXIE : QUE VA T’IL SE PASSER ? -> Cliquer-ici
DÉROGATION ABATTAGE TOTAL : LE PROTOCOLE D’ABATTAGE SÉLECTIF
Bien que l’abattage total reste la règle en cas de foyer avéré de tuberculose, la note de service du 4 juillet 2014 autorise, dans certains cas, sur demande de l’éleveur et après accord de la DGAL, à recourir à l’abattage sélectif.
Le protocole d’abattage sélectif étant relativement complexe et contraignant, l’éleveur en faisant la demande reçoit au préalable des explications précises sur les contraintes engendrées, lors d’une visite conjointe DDPP 64, vétérinaire sanitaire de l’élevage et GDS 64. Ces trois parties sont amenées à donner leur avis à la DGAL sur la faisabilité du protocole dans l’élevage (isolement réalisable, moyens de contention pour les contrôles successifs, …).
Le protocole d’abattage sélectif repose, après un premier abattage des animaux ayant un lien proche avec le ou les animaux porteurs de la tuberculose au sein du cheptel (filles, animaux de plus de 12 ans, animaux ayant eu une réaction à l’injection de tuberculose bovine…), sur la succession d’au minimum 2 contrôles de la totalité des bovins de plus de 6 semaines en I.D.S. et d’un dernier contrôle en IDC, plus un dosage de l’interféron sur les animaux de plus de 12 mois (les contrôles étant espacés de 2 à 6 mois).
Dès qu’un animal réagit à l’un des tests (I.D.S. et/ou interféron), il doit faire l’objet d’un abattage diagnostique. S’il est porteur de tuberculose, le contrôle est dit « défavorable » et le protocole repart au début ; s’il n’est pas porteur, le contrôle est dit « favorable » et le protocole d’abattage sélectif continue.
Pour retrouver son statut « officiellement indemne », l’élevage devra justifier de 3 contrôles successifs entièrement favorables, et avoir nettoyé et désinfecté ses bâtiments d’élevage. |
LES CONTRAINTES DE L’ABATTAGE SÉLECTIF
Outre les avantages évidents pour les éleveurs désirant conserver la génétique de leur troupeau et ne pas voir la totalité de leurs animaux abattus, le protocole d’abattage sélectif est relativement contraignant et ne pourra pas être applicable à toutes les situations.
- Le cheptel perd sa qualification pendant au moins 6 à 8 mois. De ce fait, il devra rester isolé :
- Il ne pourra pas transhumer.
- Les animaux ne pourront pas être vendus pour une autre destination que l’abattoir.
- L’isolement doit être possible, avec notamment l’obligation de mettre en place des doubles clôtures, espacées de 4 mètres, sur toutes les parcelles mitoyennes de parcelles pâturées ou du pâturage alterné avec ses voisins.
- Les règles de biosécurité doivent être respectées :
- à Gestion de l’accès à l’eau dans les pâtures.
- à Mise en place de pédiluves.
- Une période de mise à l’herbe assez longue doit être prévue, pour pouvoir désinfecter les bâtiments d’élevage en fin de protocole.
INDEMNISATION DE L’ÉTAT EN CAS D’ABATTAGE SÉLECTIF
Une expertise du troupeau est réalisée avant le début du protocole, comme pour un abattage total.
Les experts doivent indiquer les valeurs des animaux par classe d’âge, pour permettre une indemnisation si, plus tard, les animaux sont abattus en cas de résultat positif aux dépistages successifs. Vu l’étalement du protocole dans le temps, les animaux peuvent être abattus à des stades physiologiques différents du jour de l’expertise. Leur valeur économique est alors ajustée.
Pendant l’abattage sélectif, l’élevage doit être géré comme s’il n’était pas en abattage sélectif. Les broutards vendus d’habitude à l’export doivent être élevés jusqu’à l’âge habituel de vente, mais partir pour l’abattoir et non pour la vie. L’État indemnisera la différence entre la valeur d’un broutard estimé par les experts et le prix de la viande payé par l’abattoir.
Que se soit en abattage sélectif ou en abattage total, la DDPP 64 demande la réalisation de 3 expertises par 3 négociants différents. Elle choisit alors le négociant dont les tarifs lui semblent le plus en adéquation avec la valeur marchande réelle des animaux. Si aucun devis ne parait convenir, elle peut refuser les 3 devis et en demander d’autres.
FMSE : AIDE AUX VEAUX ORPHELINS
Cas particuliers de l’abattage des petits veaux (< 4 mois) dont les mères doivent être abattues car ré-agissantes. Si l’éleveur n’a pas la possibilité de nourrir ces petits veaux, ils pourront être euthanasiés. La prise en charge financière de ces veaux est faite par l’État, via GDS France, à hauteur de 40 € par veau laitier et de 350 € par veau allaitant (cette règle vaut aussi pour les abattages diagnostiques).