Caractéristiques de l’IBR

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L’IBR est réglementée par arrêté ministériel depuis 2006. Un cahier des charges national définit le dispositif de prévention, de surveillance et de lutte contre cette maladie.

Avec l’entrée en vigueur de la LSA le 21/04/2021 et la reconnaissance du programme de lutte par la Commission Européenne, l’objectif est maintenant l’éradication de l’IBR et l’obtention du statut Indemne pour le territoire français, avec à terme un allègement de la prophylaxie et une réduction des contraintes sanitaires pour les échanges intracommunautaires et l’export.

 

LA MALADIE

Maladie virale (herpès virus) touchant exclusivement l’espèce bovine, l’IBR se traduit essentiellement par une atteinte des voies respiratoires supérieures (écoulement nasal purulent, abattement et forte fièvre supérieure à 40°C), éventuellement des avortements, des métrites et des encéphalites sur les veaux.

La plupart des bovins infectés ne présentent pas de signes cliniques mais ils ne se débarrassent jamais du virus : ce sont des porteurs sains. Ils peuvent être contagieux à tout moment, en particulier au tout début de l’infection et plus tard en cas de réactivation virale provoquée par différents stimuli (traitement aux corticoïdes, vêlage, transport, stress, infestations parasitaires…). La vaccination des bovins positifs, seul moyen de limiter très fortement la transmission du virus aux autres bovins, devra donc être entretenue jusqu’à leur fin de vie.

La contamination se fait généralement par contact direct (« mufle à mufle » ou saillie), le virus étant présent notamment dans la salive et la semence. Un troupeau sain se contamine le plus souvent lors de l’introduction d’animaux infectés (achat, prêt ou pension).

La maladie n’étant pas transmissible à l’homme, la viande et le lait des animaux positifs sont consommables.

 

TRANSMISSION

Le virus BHV-1 se transmet essentiellement par contact direct.

Deux voies de contamination :

  • Contact « mufle à mufle » : voie principale.
  • Saillie.

Transmission vectorielle (seau, cordes, mouchettes…) possible.

 

SYMPTÔMES

  • La forme subclinique (pratiquement sans symptôme) est la plus fréquente.
  • Plus rarement, on peut observer des signes cliniques qui se manifestent essentiellement par des troubles généraux (fièvre, abattement) et respiratoires (écoulement nasal séreux puis mucopurulent), qui sans complications, disparaissent rapidement (15 jours).

L’IBR peut plus rarement provoquer avortements et encéphalites sur de jeunes veaux.

 

ÉTAPES DE L’INFECTION

Après contamination, la réaction immunitaire, qui apparaît entre 10 et 35 jours après l’infection, fait cesser les symptômes et l’excrétion virale, mais conduit à une phase de latence du virus.
Les animaux infectés deviennent alors porteurs asymptomatiques ou “porteurs latents” et ne se débarrassent jamais complètement du virus.

Habituellement, ils ne sont pas spécialement contagieux pour les autres bovins. Mais à l’occasion d’un stress important ou si l’immunité devient insuffisante (vêlage, traitement aux corticoïdes, transport, parasitisme pulmonaire…) tout animal infecté est susceptible de réactiver et de ré excréter le virus et de contaminer ainsi les autres animaux du troupeau.

COMMENT REPÉRER ET QUE FAIRE D’UN ANIMAL PORTEUR DU VIRUS ?

L’animal infecté qu’il soit excréteur ou porteur latent peut être dépisté par sérologie sur prise de sang. Elle met en évidence les anticorps que l’animal a produits contre le virus de l’IBR.
Tout animal séropositif est donc porteur du virus : il peut à tout moment ré excréter et contaminer d’autres bovins.
Pour ne pas courir le risque d’une réactivation, la réforme reste le moyen le plus sûr de contrôle du virus.
Si l’on ne peut pas réformer rapidement l’animal
, il doit être vacciné de manière à diminuer le risque de réactivation du virus et donc de ré excrétion.
Ces mesures (dépistage, réforme et vaccination des positifs) ont été rendues obligatoires par arrêté ministériel du 27 Novembre 2006.

 

VACCINATION

Une particularité : seuls les animaux déjà connus positifs sont vaccinés.
Les vaccins contre l’IBR, à virus tués inactivés en France, procurent une excellente protection envers les manifestations cliniques de l’infection par le BHV-1. Leur utilisation efficace dans le cadre des plans de lutte contre l’IBR est conditionnée à l’intégration de programmes de vaccinations répétées et bien suivis (respect des protocoles, bonne conservation du vaccin, renvoi du certificat de vaccination fait par le vétérinaire au GDS pour le suivi) et à un ensemble de mesures sanitaires.

 

IBR, VICE RÉDHIBITOIRE

Tout bovin présentant une réaction sérologique positive lors du contrôle à l’introduction doit impérativement être restitué au vendeur qui est alors dans l’obligation de le reprendre. Pour cela, la prise de sang doit avoir été réalisée dans les 10 jours suivant la livraison et le vendeur doit être informé dans les 30 jours suivant la livraison.

 

L’IBR DANS LES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES EN QUELQUES CHIFFRES

Au 15 juillet 2022, on dénombre 3020 cheptels indemnes.  1239 élevages ont un statut suspendu correspondant en grande majorité aux cheptels transhumants. Un travail a  été engagé au cours de l’été 2022 afin de pouvoir qualifier les estives vis-à-vis de l’IBR.  Pour ce faire, le GDS avec l’appui du service identification de la chambre d’agriculture et des gestionnaires d’estive a inventorié les cheptels transhumants sur chaque estive, puis a mis en rapport ces mouvements d’animaux avec les statuts IBR de chacun. Les estives ne comprenant que des cheptels indemnes se sont vu attribuer un statut indemne. En revanche,  celles comprenant au moins un cheptel non indemne n’ont pu bénéficier de cette appellation. Cela implique donc des contraintes supplémentaires pour la totalité des élevages de ces estives non indemnes avec l’attribution d’un statut suspendu à la descente et un contrôle sérologique (individuel) supplémentaire à réaliser sur tous les bovins ayant transhumé, dans un délai de 2 mois.

PARTICIPATION FINANCIÈRE DU GDS 64 (POUR SES ADHÉRENTS)

  • Contrôles à l’achat : prise en charge des analyses.
  • Dépistage des troupeaux allaitants : prise en charge des prélèvements et analyses sur les bovins > 24 mois.
  • Dépistage des troupeaux laitiers : prise en charge des analyses de lait.
  • Vaccination des bovins positifs : aide forfaitaire pour les troupeaux infectés à plus de 30 % (avec signature d’un contrat d’assainissement).

 

L’éradication de l’IBR et la qualification des cheptels occupe le GDS et coûte de l’argent aux éleveurs depuis plus de 20 ans. L’entrée en vigueur de la LSA, en imposant davantage de contraintes aux troupeaux non indemnes, doit nous permettre d’aller au bout de ce programme de lutte. Il est maintenant grand temps que ces élevages fassent le nécessaire pour obtenir le statut Indemne !

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