14 Avr 2017

SANTE DES VEAUX : Améliorer la prévention pour limiter les pertes d’élevages

L’hiver 2016/2017 semble avoir été particulièrement propice au développement de pathologies néonatales dans les cheptels bovins. En effet, les acteurs terrain (éleveurs,  vétérinaires, techniciens …) nous rapportent que de nombreux troupeaux du département ont été touchés par des diarrhées et des problèmes respiratoires sur les veaux. Certains élevages ont été lourdement impactés, avec une diminution réelle de leur productivité en veaux, et donc à terme du résultat d’exploitation. Ces épisodes infectieux peuvent être liés au climat, qui joue un rôle important. Cependant, il existe des mesures préventives simples et efficaces à mettre en œuvre pour protéger ses bovins et limiter l’apparition de ces pathologies.

Les problèmes de diarrhées et de maladies respiratoires qu’on observe, particulièrement en fin de saison, sont liés au développement de la pression microbienne dans les bâtiments. Cette pression est due à la concentration des animaux qui augmente au fur et à mesure des naissances et de la multiplication des agents pathogènes par ces animaux. En effet, les premiers veaux nés excrètent et recyclent les virus et bactéries, sans aucun symptôme visible. Une fois la pression infectieuse installée, les animaux non-immunisés (souvent les plus jeunes…) se contaminent et expriment la maladie.

La prévention de ces affections repose sur 3 mesures essentielles :

1 – LA DESINFECTION DU BATIMENT

Elle est fondamentale pour la prévention des diarrhées (colibacilles, crypto, etc…) et doit être effectuée avant la rentrée des animaux pour un maximum d’efficacité avec, dans l’ordre le curage, le nettoyage haute-pression puis l’utilisation d’un désinfectant efficace avec la bonne  concentration. En présence des animaux, la désinfection est assez difficile, mais des mesures simples permettent de maintenir une ambiance saine, peu propice au développement des microbes : curage et paillage régulier, ventilation suffisante et surtout litière sèche, tout particulièrement dans les zones fréquentées par les veaux.

2 – LA VACCINATION CONTRE LES AGENTS RESPONSABLES DE DIARRHEES ET DE MALADIES RESPIRATOIRES

Elle doit se faire dès le début de saison pour éviter la multiplication des agents infectieux par les premiers nés. Vaccination des vaches contre la diarrhée des veaux en fonction du stade de gestation, vaccination des veaux contre les grippes au fur et à mesure des naissances, et ceci jusqu’en avril-mai. Si la protection n’est pas efficace à 100%, elle permet de limiter très fortement l’impact des maladies, les pertes, le temps et les coûts de traitement.

3 – L’IMMUNISATION DES VEAUX PAR APPORT DE COLOSTRUM

La prise de colostrum doit être précoce et suffisante, au moins 4 à 5 litres au cours des 24 premières heures (10% du poids du veau), avec un premier repas dans les 2 à 4 heures suivant le vêlage. La quantité et la qualité du colostrum sont souvent difficiles à évaluer, particulièrement en élevage allaitant. Il est fortement conseillé de disposer de colostrum congelé de bonne qualité, à distribuer une fois tiédi au bain-marie (ne pas réchauffer au micro-onde…), en particulier aux veaux dont les mères ont trop peu de colostrum (1ers vêlages, vaches ayant perdu 1 ou plusieurs quartiers…). Par ailleurs, l’efficacité de la vaccination contre la diarrhée dépend directement de la transmission au veau des anticorps maternels présents dans le colostrum.

 

En cette période de l’année où l’on aspire à mettre les animaux dehors et oublier un peu les maladies de l’hiver, il est important de retenir les points suivants :

  • prévoir le nettoyage et la désinfection de ses bâtiments : à réaliser par vos soins ou avec l’aide d’un prestataire extérieur, mais toujours avec le conseil d’un professionnel (vétérinaire, GDS…). Nature du désinfectant, concentration efficace, surfaces à traiter, etc… Tous les détails sont importants pour une bonne efficacité.
  • établir en partenariat avec son vétérinaire un plan de prévention vaccinale des principales maladies rencontrées, et l’appliquer, dans la mesure du possible, dès les premières mises-bas ou rentrées à l’étable. Ces mesures de vaccination sont d’autant plus importantes que l’usage des antibiotiques en élevage se restreint.
  • ne pas hésiter, si la maladie apparait malgré tout, à faire pratiquer des analyses dès les premiers cas de veaux ou d’agneaux malades : autopsies, analyses de diarrhée, évaluation de la qualité des colostrums, etc… Les résultats obtenus permettront à la fois d’améliorer le traitement et surtout de mettre en place les mesures de prévention adaptées pour le reste de la saison.

 

LES ACTIONS DU GDS 64

Les éleveurs adhérents au GDS 64 peuvent bénéficier d’un appui technique et financier, au travers de différentes actions :

LA CAISSE SANITAIRE BOVINE

Lorsqu’un élevage subit des pertes importantes, il est possible, à partir de 2 mortalités et/ou avortements rapprochés, d’ouvrir un dossier dans le cadre de la caisse sanitaire bovine. Cela permet de bénéficier d’une prise en charge à 80% des frais de diagnostic (prélèvements, autopsie, analyses). Au dessus d’un certain seuil, une aide financière peut également être attribuée sur les pertes (notion de « coup dur »), sous condition qu’elles soient directement reliées à un diagnostic de maladie infectieuse.

LE PLAN SANTE DES VEAUX

Si l’élevage, rencontre des mortalités et/ou un nombre de veaux à soigner important, de façon récurrente ou exceptionnelle, et que des difficultés sont rencontrées pour poser un diagnostic et enrayer le phénomène, il est possible de mettre en place un plan santé des veaux. Ce dernier est réalisé à la demande de l’éleveur, et consiste à réaliser, avec le vétérinaire traitant, une expertise détaillée de l’exploitation dans son ensemble afin de déterminer les améliorations possibles et de les mettre en place. Ce type de plan peut donner lieu à des visites complémentaires  (visite sanitaire, alimentation, bâtiment) prises en charge partiellement par le GDS 64. Pour l’ensemble des visites et des analyses réalisées dans le cadre de ce plan, une aide financière du GDS est prévue.

 

Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou le GDS 64.

Ludovic LASSERRE – GDS64  /  Jérôme LAFON – GTV 64

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