10 Oct 2019

LA BVD : C’EST REGLEMENTE !

La maladie des muqueuses ou BVD est une maladie virale pouvant causer d’importantes pertes économiques dans les élevages bovins. Une volonté nationale des éleveurs s’était élevée depuis quelques années pour qu’un arrêté ministériel permette la mise en place d’un plan d’éradication national.

C’est chose faite, le 01/08/2019 l’arrêté ministériel est paru fixant les mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses/diarrhée virale bovine (BVD).

Cet arrêté est applicable depuis le 02/08/19 et concerne tous les détenteurs de bovinés, dès la prochaine campagne de prophylaxie 2019/2020.

Dans chaque département, les GDS (Groupement de Défense Sanitaire) sont désignés maîtres d’œuvre pour la gestion et l’application de l’arrêté, tout comme l’IBR.

Afin de rechercher les IPI (Infecté Permanent Immunotolérant) au sein d’un territoire, 2 possibilités :

  • Soit un dépistage sérologique (recherche d’anticorps) annuel sur des bovins sentinelles, afin de cibler les élevages où il faut rechercher les IPI
  • Soit une PCR (recherche de virus) par bouclage auriculaire sur tous les veaux à la naissance

En Nouvelle Aquitaine, le choix du dépistage sérologique a été fait afin de limiter les coûts financiers.

Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, cela fait 5 ans qu’un dépistage annuel BVD est proposé aux élevages bovins viande adhérents, et depuis 2008 pour les élevages bovins lait. Le choix du dépistage sérologique est donc adapté à notre département et, est dans la continuité de l’action GDS 64 déjà mise en place contre la BVD.

 

LES OBLIGATIONS EN MATIERES DE BVD POUR LA CAMPAGNE 2019/2020

Pour la prochaine campagne de prophylaxie, tous les élevages bovins devront être dépistés en sérologie BVD, y compris les cheptels non adhérents à notre structure.

Dans notre département, il ne devrait pas y avoir de modifications par rapport à ce qui est réalisé jusqu’à présent dans le cadre du dépistage BVD. En effet, le dépistage  consistera en une sérologie sur un lot de bovins sentinelles, en tenant compte des résultats de la campagne précédente connus pour les adhérents au GDS 64.

Les élevages non adhérents et les opérateurs commerciaux avec un atelier carte verte, seront inclus pour la première fois dans le dépistage BVD annuel.

En cas de résultat positif lors du dépistage sérologique BVD annuel, la mise en place d’un plan d’assainissement devient obligatoire. L’éleveur détenteur devra se mettre en relation avec le GDS et son vétérinaire dès la réception du courrier de résultat positif, afin de mettre en place rapidement les mesures de lutte.

Le plan d’assainissement BVD prévoit, de dépister en virologie tous les bovins de moins de 24 mois du cheptel et tous les veaux à naître pendant 12 mois suivant le départ du dernier IPI. Ainsi que, la vaccination du troupeau reproducteur, afin de limiter les pertes liées à la maladie et les naissances de veaux IPI.

Quand un bovin est confirmé IPI dans l’élevage, le détenteur a dans l’obligation d’éliminer vers l’abattoir ou l’équarrissage l’animal concerné, dans un délai de 15 jours.

DEPISTAGE ET ELIMINATION DES IPI : UNE ETAPE ESSENTIELLE POUR L’ASSAINISSEMENT…

Qu’est-ce qu’un IPI ?

Un IPI (Infecté Permanent Immunotolérant) est un animal dont la mère a été en contact avec le virus de la BVD lorsqu’elle était gestante, entre le 2ème et le 5ème mois de gestation.

Ces bovins sont très dangereux pour un élevage puisqu’ils excrètent le virus massivement toute leur vie et ne développent pas d’immunité (un IPI sera toujours séronégatif et PCR positif lors des prises de sang). Un bovin IPI est parfois reconnaissable par son aspect : veaux chétifs, avec d’importants problèmes de croissance et/ou un vilain poil. Mais ils peuvent aussi présenter un aspect, une croissance et une conformation tout à fait normale. Il convient donc être vigilant et ne pas se fier uniquement  à l’apparence physique.

Ces animaux sont très contagieux, et même si dans la plupart des cas ils meurent avant l’âge de 2 ans, il peut arriver que certains d’entre eux survivent au-delà. Dans ce cas, si la vaccination du cheptel n’est réalisée que sur une courte période, et qu’il n’y a pas de  dépistage sur les jeunes, une rechute peut arriver lors de l’arrêt de cette dernière. De plus, la présence de ce type de bovin renforce le phénomène d’immunodépression (baisse de l’immunité) sur les jeunes que l’on peut observer couramment lors d’un passage viral. Les épisodes de mortalités et/ou morbidité (épisode de grippe, diarrhées néonatales,…) sont ainsi favorisés. D’une manière générale, ils retardent considérablement l’assainissement du troupeau. Ils sont donc à éliminer en priorité.

 

Rappelons que ces mesures de lutte et d’éradication contre la BVD entre en vigueur dès cette campagne et sont obligatoire pour chaque détenteur de bovins.

 

Laura LOPES – Technicienne GDS 64

[Haut]