09 Déc 2022

ÉRADICATION DE LA BVD DANS LES PYRENEES-ATLANTIQUES

Éradication de la BVD dans les Pyrénées Atlantiques :

une nouvelle méthode de dépistage pour la majorité des élevages à partir du 1er septembre 2023

 

L’arrêté ministériel du 31/07/2019 « fixant les mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses (BVD) » oblige le dépistage de tous les troupeaux et l’assainissement des élevages infectés. Après 7 ans de dépistage sérologique généralisé, les Pyrénées-Atlantiques passent en dépistage virologique, à la naissance, pour la majorité des veaux à naître, à partir du 1er septembre 2023.

LA BVD : QUELS SONT SES SYMPTÔMES ET SES IMPACTS ?

Le virus de la BVD (Diarrhée Virale Bovine) se transmet essentiellement, d’un bovin à l’autre, par contact « mufle à mufle ». Il provoque une immunodépression (affaiblissement du système immunitaire). Cette immunodépression augmente le risque de développer des maladies (diarrhées, difficultés respiratoires), surtout pour les veaux car leur système immunitaire n’est pas mature. De plus, la BVD occasionne des troubles généraux et digestifs : diarrhées, fièvres, toux, troubles de la reproduction (allongement de l’IVV), retards de croissance etc. Ce virus provoque aussi des avortements, à tout stade de gestation. Un bovin infecté de BVD,  excrète le virus pendant 3 à 10 jours, mais cela peut se prolonger jusqu’à 30 jours.
Si une femelle gestante est infectée par la BVD entre son 2ème et son 4ème mois de gestation, elle peut donner naissance à un veau dit « IPI » (Infecté Permanent Immunotolérant). Un veau IPI, naît porteur et excréteur massif du virus et le restera toute sa vie. Les veaux IPI sont le principal moteur épidémiologique de la BVD et sont majoritairement responsables de la propagation du virus. Pour en savoir plus sur cette maladie, un article plus détaillé ainsi qu’une vidéo sont disponibles sur le site internet du GDS 64 : rubrique « Maladies & Actions sanitaires » -> « Bovins » -> « BVD ».

POURQUOI CHANGER DE PROTOCOLE DE DÉPISTAGE DE LA BVD ?

Depuis 2008 pour les élevages laitiers et depuis 2015 pour les élevages allaitants, le GDS 64 a mis en place un protocole de dépistage de la BVD par sérologie (recherche d’anticorps) sur le lait ou sur le sang. Ce dépistage a été proposé aux éleveurs adhérents volontaires, avec une prise en charge des frais d’analyse à 100% par le GDS, et ce, bien avant la mise en application de l’arrêté ministériel BVD. Le but de ce dépistage sérologique était de pouvoir détecter la BVD et donc, de mettre en place des moyens de lutte, avant que les pertes ne surviennent. Ces sept années de dépistage par sérologie ont permis d’atteindre le but initial : le virus circule de moins en moins et les élevages infectés de BVD, dépistés très précocement subissent moins de pertes (avortements, mortalités de veaux etc.). Cependant, le virus circule toujours. Notre protocole actuel ne permet pas d’atteindre d’éradication de la BVD sur notre département.
En effet, au sein des Pyrénées-Atlantiques, entre janvier et octobre 2022, 47 IPI ont été détectés, principalement lors de mise en place de plans de lutte. Lors de leur dépistage, les IPI étaient, en moyenne, âgés de deux mois et demi. Durant la campagne 2021, 323 élevages ont eu une circulation récente de la BVD dans leurs cheptels dont 182 qui étaient négatifs la campagne précédente.
Pour éradiquer la BVD, il faut que les IPI soient rapidement identifiés et éliminés. Seul le dépistage de la BVD à la naissance permet d’atteindre cet objectif.

EN QUOI CONSISTE LE DEPISTAGE DE LA BVD DES VEAUX A LA NAISSANCE ?

Le principe est simple : l’éleveur reçoit chez lui des boucles d’identifications. Une boucle, sur la paire, permet, au moment du bouclage, de prélever un échantillon de cartilage de l’oreille du veau. Cet échantillon sera à conserver au frais et à envoyer dans les 72 heures par les boîtes aux lettres de la poste. L’enveloppe préaffranchie est fournie avec les boucles. Une analyse est réalisée par le laboratoire afin de déterminer si le veau est IPI ou non. Cliquer-ici pour télécharger ledocument qui vous explique, pas à pas, comment utiliser les boucles, la pince BVD et les enveloppes.

Si le veau obtient un résultat négatif alors, il se qualifie, ainsi que sa mère, comme « bovin non IPI ».

COMMENT SAVOIR SI J’AURAIS A DEPISTER TOUS MES VEAUX A LA NAISSANCE, A PARTIR DU 1er SEPTEMBRE 2023 ?

La plupart des élevages allaitants devront dépister leurs veaux à la naissance. Cependant, environ 20 % d’entre eux, remplissant des conditions particulières détaillées ci-dessous, pourront continuer à effectuer un dépistage annuel sérologique sur bovins sentinelles : âgés de 24 à 48 mois. Ces élevages sont considérés comme « non à risques ».

Vous serez informé de votre obligation, ou non, de dépister tous vos veaux à la naissance, dans le courant du mois de janvier 2023.

Les élevages allaitants qui pourront déroger à l’obligation du dépistage de tous les veaux à la naissance sont ceux qui remplissent tous ces critères :

  • Non transhumants.
  • Ne vaccinent pas en BVD.
  • Ayant dépisté la BVD tous les ans depuis 2018
  • Ayant toujours été dépistés « indemnes de BVD »
  • Ayant minimum 6 bovins âgés de 24 à 48 mois (hors achats)
  • Ne possédant pas d’ateliers d’engraissements dérogatoires.
J’ELEVE DES BOVINS LAITIERS, SUIS-JE CONCERNE PAR CE CHANGEMENT DE DEPISTAGE ?

L’arrêté ministériel permet de qualifier des bovins comme non IPI grâce à la sérologie sur le lait de tank. Les élevages laitiers, qui livrent leur lait à une laiterie, ne seront donc pas obligés de réaliser le dépistage des veaux à la naissance (tant que la sérologie sur le lait de tank est négative). Cependant, si les sérologies sur le lait de tank sont positives ou que les animaux sont vaccinés, les bovins laitiers devront être dépistés à la naissance, grâce au dépistage par bouclage.
Les éleveurs « fermiers », qui ne livrent pas leur lait en laiterie, ont l’obligation de mettre en place le dépistage de tous leurs veaux à la naissance.

AURAIS-JE DES FRAIS SUPPLEMENTAIRES AVEC DE CHANGEMENT DE DEPISTAGE ?

La principale contrainte de ce dépistage est qu’il est plus coûteux que celui utilisé actuellement.

En effet, pour le moment, les boucles qui permettent le dépistage de la BVD à la naissance, ont un surcoût de 2,14 € par rapport aux boucles d’identifications « classiques » (dans ce coût sont compris le « tube de prélèvement » de l’échantillon de l’oreille, les enveloppes préaffranchies et l’envoi postal).

Pour la première année de dépistage, les éleveurs devront s’équiper d’une pince qui permet de réaliser les prélèvements. Cette pince a un coût de 19,25 €. Enfin, l’analyse a un coût de 4,20 € / veau pour les élevages adhérents.
En somme, ce dépistage coûte 6,34 € par veau, pour les élevages adhérents.

Le GDS 64 prendra en charge, pour ses adhérents, une partie des coûts induits par ce nouveau protocole. Les modalités de prise en charge seront décidées lors des prochains conseils d’administration.

COMMENT VA SE DÉROULER LA MISE EN PLACE DE CE DISPOSITIF ?

Afin de permettre aux éleveurs de terminer leurs stocks de boucles « classiques », le dépistage des veaux allaitants à la naissance ne sera obligatoire, qu’à partir du 1er septembre 2023. Tous les veaux qui naîtront à partir de cette date (hors les 20 % des élevages allaitants programmés en sérologie et les élevages laitiers) devront être dépistés à la naissance.

Lors des prochaines commandes de boucles, il est donc impératif de ne pas commander de boucles classiques pour des veaux qui vont naître après le 1er septembre 2023. Pour faciliter cette transition, à partir de mars 2023, lors de l’envoi annuel des bons de commande de boucles, l’EDE ne permettra de ne commander que des boucles de prélèvement BVD, sauf pour les élevages programmés par sérologie.
Attention : le GDS 64 ne prendra en charge, en partie, que les analyses qui seront faites à partir du 1er septembre 2023.

QUE SE PASSERA-T’IL SI UN DE MES BOVINS OBTIENT UN RESULTATS POSITIF AU DEPISTAGE A LA NAISSANCE ?

Le bovin devra être isolé du reste du troupeau. Le bovin pourra faire l’objet d’un recontrôle 4 à 6 semaines maximum suivant le premier résultat. À la suite de ce recontrôle, si le bovin obtient, de nouveau, un résultat positif, c’est qu’il s’agit d’un IPI et il devra être éliminé sous 15 jours (abattoir ou euthanasie). En revanche, si lors du recontrôle, le bovin obtient un résultat négatif, il s’agissait d’un bovin virémique transitoire. Il sera reconnu « bovin non IPI » et pourra retourner dans le troupeau.

Suite à la mise en évidence d’un IPI ou d’un bovin virémique transitoire dans un cheptel, le GDS organisera une visite afin d’expliquer les modalités de la mise place d’un plan d’assainissement : vaccination du troupeau reproducteur et recherche d’IPI sur les bovins sans statut « bovin non IPI ». Cette visite sera aussi l’occasion d’établir la liste des cheptels en lien avec l’élevage. Le vétérinaire sanitaire sera systématiquement invité à ces visites.

COMBIEN DE TEMPS VA DURER CETTE MÉTHODE DE DÉPISTAGE ?

Le but de cette méthode de dépistage est de faire fortement baisser la circulation de la BVD sur le département grâce à l’identification et l’élimination précoce des IPI. Il est difficile de prévoir combien campagnes de dépistages des veaux à la naissance seront nécessaires pour atteindre un niveau d’assainissement suffisamment satisfaisant pour pouvoir ré envisager un dépistage sérologique généralisé.

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