29 Sep 2020

ALERTE : FIEVRE CATARRHALE OVINE (FCO) – MISE EN EVIDENCE D’UN RETOUR DE CIRCULATION VIRALE

Pour le seul mois d’août 2020, plus d’une cinquantaine de bovins d’élevages du département ont été détectés, par PCR, positifs au sérotype 8 dans le cadre des contrôles aux échanges, soit le même nombre d’animaux que pour les sept premiers mois de l’année. Parallèlement, des vétérinaires signalent des signes cliniques de FCO, aussi bien sur des ovins que sur des bovins. Cela concerne une douzaine d’élevages et la FCO sérotype 8 a été confirmée suite ces suspicions. Ces cas détectés sur plusieurs secteurs géographiques attestent d’une circulation vectorielle sur l’ensemble du territoire départemental.

Tout éleveur suspectant la maladie sur un ruminant de son élevage est tenu de contacter son vétérinaire sanitaire afin que les prélèvements adéquats soient réalisés pour le diagnostic de la maladie.

Pour rappels, les signes cliniques classiques de la FCO sont :

  • Hyperthermie
  • Œdèmes de la face, conjonctivite, larmoiement, nez qui coule
  • Mufle abimé (croute-érosion), congestion des lèvres, muqueuse buccale et langue
  • Hypersalivation
  • Œdèmes des Pâturons-boiterie
  • Œdème et ulcère de la mamelle
  • Avortements

Tous ces signes ne sont pas forcément simultanément présents, mais l’association d’au moins 2 signes cliniques déclenchent la suspicion.

Pour confirmer le lien entre la FCO et l’avortement, des PCR positives sur le sang de la mère et sur la rate de l’avorton seront demandées. Si vous pensez que la FCO circule dans votre cheptel,  pensez à alerter votre vétérinaire lorsqu’il fait les prélèvements en vue de déclarer l’avortement.

Ces déclarations obligatoires sont d’autant plus importantes et indispensables que le vétérinaire pourra aussi établir un diagnostic différentiel avec la fièvre aphteuse, maladie hautement contagieuse, et aux conséquences sanitaires et économiques très graves.

La vaccination est le moyen le plus efficace pour prévenir la FCO et ralentir la reprise de circulation virale constatée dans notre département. Les contrôles aux mouvements peuvent être considérés comme des sentinelles de reprise de l’activité virale dans nos régions.

Nous recommandons  à nos adhérents de vacciner les cheptels ovins ou bovins contre le sérotype 8 afin de prévenir des signes cliniques de la maladie qui pourraient avoir un impact économique important pour les élevages. La vaccination simultanée contre le sérotype 4, ponctuellement actif en France, et demandé dans les protocoles d’échanges avec l’Espagne est à privilégier : qui peut le plus, peut le moins !

Malheureusement, tous les indicateurs sont au rouge et doivent vous inciter très fortement à protéger vos cheptels.

La vaccination contre la FCO est une démarche  volontaire, et peut, sauf si elle doit permettre la certification officielle des bovins ou des ovins pour des mouvements vers l’étranger, être réalisée par l’éleveur et reste, à ce jour entièrement à sa charge.

 

VACCINATION FCO – CONSEIL POUR LES ELEVAGES DES PYRENEES-ATLANTIQUES

POUR LES CHEPTELS OVINS LAIT : vaccination sérotype 8 de la totalité du cheptel (et si possible 4 et 8)

La vaccination n’étant pas nécessaire pour exporter les agneaux (puisqu’ils partent directement à l’abattoir (transport direct), elle peut être réalisée par l’éleveur. Il vaut mieux la mettre en place rapidement, afin de vous prémunir des pertes de production liées à un passage de FCO.

Elle peut être réalisée dès à présent, pour que votre cheptel soit protégé au plus vite,  et au maximum pendant la période hivernale en bergerie, afin de protéger votre cheptel d’une contamination au printemps 2021.

Attention : Pour les éleveurs transhumants en Espagne, la vaccination des cheptels contre les sérotypes 4 et 8 reste requise et doit être réalisée et certifiée par  vétérinaire sanitaire de l’élevage.

POUR LES CHEPTELS BOVINS LAIT : vaccination sérotype 4 et 8 de la totalité du cheptel

La vaccination est la seule solution pour maintenir la filière d’exportation des veaux laitiers et des croisés vers l’Espagne. Ces petits veaux étant exportés trop tôt pour être eux-mêmes vaccinés (la vaccination doit être faite à partir de 2 mois ½ compte-tenu de la circulation virale effective dans le département), ils ne pourront être engraissés en Espagne que si le cheptel souche est vacciné. Le protocole via l’analyse est devenu trop aléatoire à présent.

Cette vaccination de troupeau permettant l’exportation doit obligatoirement être réalisée et attestée par le vétérinaire sanitaire du troupeau.

POUR LES CHEPTELS BOVINS VIANDES : ll existe plusieurs  possibilités pour ces cheptels et notamment celles-ci :
  • Pour se prémunir des signes cliniques : vaccination de tout le cheptel contre les sérotypes 4 et 8. La vaccination du troupeau par le vétérinaire permettra de faire partir les broutards (également vaccinés par le vétérinaire) vers l’Espagne 10 jours après la deuxième injection de primovaccination.

Dans le cas où l’éleveur vaccinerait lui-même son cheptel, les broutards vaccinés par le vétérinaire, ne pourront partir aux échanges que 60 jours après la deuxième injection de primovaccination.

  • Uniquement pour pouvoir exporter : vaccination  des broutards par le vétérinaire sanitaire comme jusqu’à présent, en rajoutant systématiquement le sérotype 4 pour permettre un export aussi en Espagne.
  • Les cheptels bovins allaitants transhumants en Espagne devront continuer à faire vacciner leur cheptel contre les sérotypes 1 et 8, par leur vétérinaire sanitaire, qui devra la certifier.

 

CONSEILS POUR UN ANIMAL PCR FCO POSITIVE QUI REVIENT DANS UN ELEVAGE

La réintroduction dans un élevage d’un animal qui a transité dans un centre de rassemblement, même seulement quelques jours, présente des risques sanitaires de toutes natures (IBR, BVD, grippe, ..) : la vaccination FCO est un rempart efficace à ce retour commercial d’un animal détecté FCO positif en centre de rassemblement.

L’éleveur propriétaire d’un animal PCR FCO positive (contrôle aux mouvements ou suspicion clinique) reçoit une notification d’infection de son cheptel par la DDPP64. Celle-ci n’impose ni le blocage de mouvement sur le territoire national, ni la vaccination. Seuls les mouvements d’abattage vers les pays de l’UE sont interdits pendant les 30 jours suivants cette notification. Les exportations vers certains pays tiers peuvent également être empêchées du fait de cette déclaration d’infection.

Toutefois, l’éleveur propriétaire a, au moment du départ de l’animal, signé et daté sa carte verte.

S’il reprend le bovin chez lui, il devra impérativement maintenir l’animal en quarantaine (isolement et mesures de biosécurité lors des soins apportés à l’animal) et réaliser un contrôle IBR 15 jours après réintroduction de l’animal dans le cheptel. La carte verte sera transmise au laboratoire avec le prélèvement sanguin, et le vétérinaire devra stipuler qu’il s’agit d’un contrôle de réintroduction suite à une PCR FCO positive en centre de rassemblement.

Hors cadre règlementaire, nous vous conseillons très fortement de réaliser une PCR BVD sur ces animaux réintroduits, et de les garder isolés en quarantaine jusqu’à avoir connaissance du résultat.

 

ZOOM

Lors de précédentes campagnes de vaccination FCO, certains éleveurs ont regretté des effets secondaires de la vaccination (avortements, infertilité de béliers) : il convient de rappeler que la vaccination de certains animaux (vaches gestantes, béliers) peut être différée, si besoin, en dehors des périodes à risque. Mais ces effets secondaires ne sont pas confirmés par la littérature scientifique, qui table plutôt sur les effets d’une vaccination en milieu déjà très contaminé avec une interaction très néfaste entre virus et vaccination concomitante. Lors de la campagne précédente, des vétérinaires des Pyrénées-Atlantiques rappellent aussi que les béliers non vaccinés finirent quasiment tous par être infectés et dépérir par la FCO elle-même. Enfin, il nous est rapporté l’expérience récente d’éleveurs du nord de la Nouvelle-Aquitaine (Haute Vienne) qui sont très satisfaits des vaccinations FCO actuelles, qui différent du variant 1 des épisodes anciens, et qui leur apportent des améliorations de leurs résultats technico-économiques (disparition des défauts de reproduction dus au virus de la FCO).

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