Paratuberculose caprine

LA MALADIE

Elle est incurable et peut avoir de lourdes conséquences économiques dans les élevages : baisse de la production laitière, réforme précoce des chèvres, mortalité… Elle est due à une mycobactérie très résistante dans le milieu extérieur.
Les signes cliniques évocateurs de la maladie sont : un amaigrissement avec un appétit conservé, une mortalité et éventuellement des diarrhées.
Les chèvres contaminées (présentant ou non des signes cliniques) excrètent des bactéries dans l’environnement et contaminent les chevrettes. En effet, la contamination par la paratuberculose se fait avant le sevrage. Il faut donc protéger les jeunes pour limiter les nouvelles contaminations.
La contamination se fait généralement avant l’âge de 6 mois par voie orale. Une des voies est la tétée sur un trayon souillé par des matières fécales. Les fèces de chèvres atteintes sont la principale source de contamination de l’environnement. Les contaminations croisées entre les bovins, ovins et caprins sont possibles.

 

UN PLAN DE LUTTE EN 3 VOLETS

Pour répondre à une forte préoccupation des éleveurs caprins, le GDS 64 a mis en place, depuis 2018, un plan de lutte contre la paratuberculose caprine.

1 – SUIVRE L’ÉVOLUTION DE LA MALADIE DANS LE DÉPARTEMENT

Un bilan sérologique départemental, organisé tous les 2 ans, permettra de suivre l’évolution de la maladie dans les troupeaux et d’intervenir précocement dans les cheptels nouvellement atteints ou dans lesquels la maladie explose sans attendre d’éventuels signes cliniques. Ce sondage sera réalisé au moment de la prophylaxie dans les troupeaux de plus de 30 chèvres, adhérent au GDS 64 et sur les mêmes prélèvements que ceux réalisés pour la brucellose. Les frais engendrés sont pris en charge à 100.% par le GDS 64 et les résultats sont transmis individuellement à chaque éleveur ainsi qu’à leur vétérinaire.

2 – FAVORISER LES CONTRÔLES A L’ACHAT POUR NE PAS « ACHETER LA MALADIE »

Le GDS 64 propose pour tous les éleveurs caprins adhérents une prise en charge à 50 % du montant hors taxes des frais d’analyse pour les contrôles à l’achat. Les analyses doivent être réalisées en sérologie sur des animaux de plus de 6 mois ou sur les mères. Pour l’achat d’un animal isolé, un bouc par exemple, il est conseillé d’analyser 10 à 20 animaux adultes du troupeau dont il est issu. En effet, la sensibilité limitée du test rend un résultat négatif isolé très peu fiable. A contrario, un résultat positif, même unique est très fiable.

3 – ACCOMPAGNER TECHNIQUEMENT ET FINANCIÈREMENT LES ÉLEVEURS LES PLUS TOUCHES

Une Visite Conseil peut être déclenchée pour les élevages ayant plus de 10 % d’animaux infectés : prise en charge à 100 %. Suite à la Visite Conseil, un Protocole Vaccinal peut être mis en place avec prise en charge du vaccin à 100.%, pendant 5 ans, pour les chevrettes vaccinées avant 1 mois d’âge.

Gestion de la dérogation pour l’importation et l’utilisation du vaccin :

  • Obligation pour le vétérinaire de faire une demande d’importation du vaccin à la DDPP .
  • Signature d’une convention éleveur-GDS 64.
  • Obligation de fournir la liste annuelle des chevrettes vaccinées.

 

RAPPEL : QUELQUES MESURES PRÉVENTIVES

  • Séparer les chevrettes des adultes en s’assurant qu’elles aient bu le colostrum en trayant les chèvres ou en les laissant téter sur un pis le plus propre possible,
  • Garantir la meilleure hygiène possible du lieu de mise-bas et de vie des animaux de renouvellement,
  • Écarter les animaux présentant des signes évocateurs de la maladie et les tester,
  • Ne pas épandre de fumier sur les pâtures ou a minima le composter et laisser un délai suffisant entre l’épandage et le pâturage,
  • Évaluer avec votre vétérinaire et le GDS la nécessité de mettre en place un plan vaccinal.
  • Réaliser des contrôles à l’introduction d’animaux

 

RÉSULTATS 2023/2024

BILAN DU PLAN DE 2018 A 2024

TROUPEAU NÉGATIF (AUCUN ANIMAL TESTÉ POSITIF)

  • 2018/2019 : 39 %
  • 2020 : 45 %
  • 2022 : 42 %
  • 2024 : 40 %

Le pourcentage de troupeaux totalement négatifs a globalement augmenté de 6 points entre 2018/19 et 2020, puis a connu une légère baisse en 2022 et 2024. Cela peut indiquer une tendance générale à avoir davantage de troupeaux sans chèvre testée positive, bien que cette tendance soit moins marquée après 2020.

TROUPEAU AVEC 1 À 9 % DE CHÈVRES POSITIVES

  • 2018/2019 : 32 %
  • 2020 : 28 %
  • 2022 : 38 %
  • 2024 : 45 %

Il y a eu une baisse de 4 points en 2020, mais depuis, ce pourcentage a fortement augmenté, atteignant 45% en 2024. Cela suggère qu’une proportion croissante de troupeaux a un faible pourcentage de chèvres positives, ce qui pourrait être interprété comme une gestion plus efficace de la santé du troupeau ou une augmentation de la surveillance.

TROUPEAU AVEC PLUS DE 10 % DE CHÈVRES POSITIVES

  • 2018/2019 : 29 %
  • 2020 : 27 %
  • 2022 : 20 %
  • 2024 : 15 % 

Le pourcentage de troupeaux avec une proportion plus élevée de chèvres positives a diminué chaque année, avec une baisse nette de 14 points entre 2018/19 et 2024. Cela pourrait indiquer que le nombre de troupeaux ayant des taux de positivité élevés a diminué, ce qui serait une évolution favorable en termes de gestion de la santé animale.

 

BILAN DU PLAN SUR 6 ANNÉES

Amélioration globale : Il y a une tendance générale à la baisse des troupeaux avec plus de 10 % de chèvres positives, tandis que ceux avec de faibles pourcentages de chèvres positives augmentent. Cela peut indiquer une amélioration dans la gestion de la santé des troupeaux, notamment une diminution des infections graves.

Stabilité des troupeaux négatifs : Bien que le pourcentage de troupeaux négatifs ait légèrement diminué depuis 2020, il reste relativement élevé, ce qui est un signe positif de contrôle de la circulation de la maladie.

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