16 Sep 2015

ALERTE F. C. O.

Voici les principaux éléments d’information et d’échanges ayant eu lieu durant le C.N.O.P.S.A.V. du 14 septembre 2015 consacré à la F.C.O.

Le D.G.Al a indiqué que toutes les précautions ont été prises pour vérifier le cas de F.C.O. sérotype 8 avant sa notification à l’Union européenne et à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, cette déclaration induisant la perte du statut « officiellement indemne » pour la France entière. Le L.N.R. a confirmé les analyses positives et montré une homologie génétique de plus de 99,9% entre la souche circulant actuellement et celle du virus ayant circulé en 2008. Aucun foyer de B.T.V.-8 n’est pour le moment déclaré ailleurs dans le monde.

Concernant la situation sanitaire, les éléments de la note du 11 septembre dernier ont été présentés et complétés par les éléments suivants :

  • 135 animaux issus de la zone réglementée et présents au National Charolais au Mans ont été prélevés, 5 P.C.R. sont positives en attente de confirmation par le L.N.R. Parmi les 5 animaux positifs, deux sont issus de l’Allier, un de la Creuse et deux du Puy-de-Dôme,
  • Un animal d’une quarantaine de Vendée a été dépisté séropositif et P.C.R. positive dans le cadre des exportations (sur 160 animaux présents depuis le 27 août dernier),
  • D’autres résultats d’analyses sont attendus dans les prochains jours.

Au vu de ces résultats, à confirmer, une extension du zonage est possible dès le jeudi 17 septembre. La nouvelle zone d’interdiction concernerait au moins trois départements (Carte FCO Zonage suite1er Foyer)

Une surveillance programmée sur la totalité du territoire continental sera mise en œuvre en vue de mettre en évidence une prévalence de 5 %. Dans chaque région, 60 élevages (soit 1260 troupeaux) seront sélectionnés aléatoirement pour un dépistage par P.C.R. de 30 bovins par troupeaux, représentant près de 38 000 tests. Cette surveillance tient compte de la capacité des laboratoires à assurer cette charge et vise à obtenir un état des lieux de la situation épidémiologique et de la diffusion de la maladie. Les résultats sont attendus d’ici 15 jours à trois semaines.

Selon les résultats de cette surveillance, une extension de la zone réglementée à toute la France continentale est envisagée.

En zone réglementée, les mesures qui s’appliquent sont celles prévues par la réglementation communautaire (recensement, surveillance programmée, mouvements d’animaux interdits sauf vers les pâturages et l’abattoir avec désinsectisation des moyens de transport, interdiction des foires et des marchés, interdiction de sortie des animaux et des produits – semence, ovules et embryons – depuis la zone de protection vers la zone de surveillance avec des dérogations possibles). La note de service du 11 septembre précise que les entrées et sorties des périmètres sont interdites aux ruminants ; la D.G.Al a indiqué que cette disposition serait modifiée pour permettre les mouvements des zones les plus favorables vers les moins favorables (mouvements centripètes autorisés mais sans retour possible des ruminants vers les zones les plus externes).

Des dérogations de mouvements depuis les zones réglementées vers les zones non réglementées sont possibles, uniquement vers un abattoir, par une procédure dite canalisée : provenance d’un cheptel non foyer, absence de signe clinique sur les animaux et abattage dans les 24 heures à destination. Une désinsectisation des camions et des sites où les animaux sont hébergés à l’abattoir doit être mise en œuvre, malgré les difficultés pratiques et l’efficacité relative.

Suite aux sollicitations des professionnels, notamment G.D.S. France, des précisions seront apportées rapidement par la D.G.Al. sur les modalités d’organisation des évènements, foires et concours, ainsi que sur les modalités de gestion des estives. Le D.G.Al. évoque un risque de contamination des animaux participant aux rassemblements, y compris ceux issus de la même zone. Les professionnels et la D.G.Al. s’accordent pour réfléchir sur les dispositions du sommet de l’élevage à Cournon ; le Ministre doit se prononcer sur cette question d’ici la fin de la semaine.

En ce qui concerne la fête de l’Aïd, des contrôles renforcés seront menés dans les centres de rassemblements de petits ruminants et dans les structures temporaires d’abattage. Ce renforcement prend tout son sens au regard de la circulation du sérotype 4 du virus de la F.C.O. dans l’Est de l’Europe.

Des dérogations de sortie des zones notamment vers les Etats membres de l’Union européenne sont possibles sous certaines conditions pour les animaux (règlement CE/1266/2007 et règlement d’exécution UE 456/2012) :

– ayant séjourné dans un bâtiment « vector proof * » ou dans une zone saisonnièrement indemne de vecteur :

  • pendant au moins 28 jours avant expédition, avec une sérologie négative au moins 28 jours après la date d’entrée dans le bâtiment vector proof,
  • ou pendant au moins 14 jours avant expédition, avec  une P.C.R. négative au moins 14 jours après la date d’entrée dans le bâtiment vector proof,

– ayant été valablement vaccinés :

  • plus de 60 jours avant le départ,
  • raccourci à 35 jours avec une PCR négative.

* NB : actuellement, aucun centre ou bâtiment n’est agréé « vector proof », et les conditions d’agrément exigées par la règlementation européenne sont difficilement applicables en pratique. Les exploitations « vector proof » sont protégées contre les vecteurs et doivent respecter une liste de critères règlementaires (barrières physiques, ouvertures des bâtiments protégées par des filets étanches aux culicoïdes, contrôle des vecteurs, élimination des sites de prolifération, systèmes anti-panne, etc.) et être agréées par l’autorité compétente avec 3 visites de contrôle par an.

Les conséquences à l’Export vers les pays tiers doivent être encore évaluées sachant que les exigences sanitaires découlent de négociations bilatérales et sont variables. Les conditions faisant foi sont celles des certificats sanitaires en ligne sur Exp@don. Pour mémoire les exportations représentent en 2015 : 50 000 animaux pour la Turquie, 35 000 pour l’Algérie, 12 000 pour le Liban, 5 000 pour le Maroc.

A ce stade de l’analyse et en l’état actuel des exigences :

  • en l’absence de centres agréés vector proof dans les Etats membres de transit concernés, la destination « Turquie » ne pourrait être desservie que par voie maritime pour des animaux désinsectisés issus de zones règlementées (zone réglementée à l’échelle du département selon la D.G.Al et de la région selon les opérateurs commerciaux), dans des camions désinsectisés.
  • l’Algérie n’importe pas d’animaux en provenance de cheptels foyers.
  • le Maroc pose des conditions de vaccination ou de tests.

Attention, ces conditions export sont susceptibles d’être modifiées après négociations bilatérales.

Une communication à destination des principaux C.V.O. (Chefs des Services Vétérinaires) a été menée pour informer de la situation et négocier les conditions d’échanges ou d’exportations, notamment l’Italie, l’Espagne, l’Algérie, l’Egypte, le Liban, la Tunisie et la Turquie. Aucune réaction n’a été à ce jour relevée et il convient de  surveiller les exigences des certificats export qui seront ajustés en fonction des réactions. Des réunions seront programmées à cet effet et la mise à jour d’Exp@don sera assurée.

Les professionnels, dans leur grande majorité, ont souligné les contraintes insurmontables que représentent les délais d’expédition imposés par la réglementation communautaire et incitent vivement la D.G.Al. à négocier avec ses différents partenaires sur des conditions acceptables pour le commerce et l’élevage français.

Les doses de vaccin rapidement disponibles contre le B.T.V.-8 sont :

  • 1.3 millions de doses du vaccin Mérial permettant de vacciner 650 000 bovins en 2 injections (les ovins ne nécessitent qu’une seule injection avec ce vaccin)
  • 50 000 doses du vaccin Calier, utilisables que pour les ovins et ne nécessitant qu’une injection.

La stratégie vaccinale, à l’appui de G.D.S. France et des autres familles professionnelles, devrait s’orienter vers :

  • une utilisation des premières doses disponibles pour fluidifier le commerce vers les autres pays,
  • la préservation de la génétique ovine française.

La quantité de doses de vaccin disponibles (1,3 million de doses) est malheureusement trop faible pour envisager une vaccination en anneau qui permettrait d’endiguer la diffusion de la maladie. Les délais de fabrication du vaccin sont de 4 à 6 mois du fait de l’absence d’antigène. Par ailleurs les autorités sanitaires françaises étudient la possibilité d’un cofinancement partiel européen. Une extension nationale de la vaccination, sous réserve de disponibilité du vaccin, sera évaluée en fonction des résultats de la surveillance.

Des groupes de travail, auxquels participe G.D.S. France, sont mis en place pour répondre aux urgences évoquées lors du C.N.O.P.S.A.V. par les différentes familles professionnelles. Trois réunions ont lieu ce jour sur les exportations, les échanges intracommunautaires et les ovins.

Enfin une réunion aura lieu au Cabinet du Ministre jeudi ou vendredi prochain pour faire le point sur les possibles prises en charge et indemnisations.

 

« Le site www.fcoinfo.fr est en cours de mise à jour, vous pourrez y consulter les actualités sanitaires, des informations scientifiques sur la maladie et la réglementation européenne et nationale en matière de FCO. Quelques articles datant de la précédente épizootie sont encore présents sur le site mais obsolètes. »

 

Source : GDS France

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