Caractéristiques de la BVD

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Le dépistage et l’assainissement de la BVD sont obligatoires dans tous les élevages bovins du territoire français, depuis la parution de l’arrêté ministériel le 31 juillet 2019.
Chaque élevage dépisté positif doit mettre en place un plan d’assainissement, permettant d’éliminer les IPI et de vacciner les mères. Pour ses adhérents, le GDS 64 a mis en place des aides financières pour mener à bien ces plans d’assainissement.

 

LA MALADIE

La BVD (Diarrhée Virale Bovine) ou maladie des muqueuses est une maladie virale très contagieuse des bovins. Le virus se transmet par contact direct entre les animaux, mais aussi de la mère au fœtus pendant la gestation. La circulation du virus de la BVD dans un troupeau induit une forte baisse de l’immunité qui favorise une augmentation en nombre et en gravité des diarrhées, des grippes, des mammites… Selon le stade de gestation, les impacts sont variables, d’un passage inaperçu à des problèmes de reproduction, avortements, problèmes de croissance. Si l’infection a lieu pendant la première moitié de la gestation, les naissances d’IPI (Infecté Permanent Immunotolérant) sont favorisées, ce sont de véritables bombes à virus qui excrètent en permanence le virus et ont une faible espérance de vie.

Voici une courte vidéo qui illustre bien les symptômes de la BVD et les mécanismes de créations des IPI :

 

SOURCES DE CONTAMINATION

Le virus de la BVD est un virus aérien, qui se transmet principalement par contact direct entre un animal excréteur et un animal sain. La contamination peut aussi être transplacentaire de la mère au fœtus pendant la gestation. Elle peut aussi se faire lors de la reproduction, le taureau transmettant le virus via la semence, via le matériel, comme les bottes, les blouses, ou via les camions de transport.

Il faut donc être très vigilant aux rassemblements, aux contacts voisinages avec d’autres troupeaux et aussi aux introductions de bovins.

Dans des cas plus rares, les intervenants en élevage peuvent aussi jouer un rôle dans la transmission de la maladie. En effet, le transport du virus d’une exploitation à l’autre par les bottes ou les vêtements est possible, d’où l’importance de la mise en place de dispositifs de biosécurité (pédiluve, surbottes,..).

Il est primordial d’isoler les animaux achetés et de réaliser le contrôle à l’introduction BVD. La recherche se fait par prise de sang, avec une analyse virologique qui va rechercher directement la présence du virus BVD et donc déterminer si l’animal est porteur du virus lors du prélèvement.

Les ovins peuvent également être une source de transmission de la maladie. Des contaminations croisées inter espèces (bovins / ovins) sont possibles.

Une fois que le bovin est contaminé, il y a différentes conséquences, selon l’âge de l’animal, le stade de gestation.

SYMPTÔMES D’ALERTE

  • Avortements à répétition, ou la naissance de veaux chétifs.
  • Diarrhées et toux sur les veaux.
  • Génisse qui ne grandit pas et/ou qui a des problèmes d’ulcères buccaux, de diarrhées…
  • Problèmes de fertilité, de fécondité.
  • Problèmes de mammites.

 

CONSÉQUENCES A PLUS LONG TERME

En fonction des stades de gestation du cheptel, de la présence ou pas de veaux, et de l’état général du troupeau, les conséquences d’une atteinte par la BVD sont extrêmement variables d’un cheptel à un autre, allant du passage viral totalement inaperçu à celui provoquant de nombreuses pertes de productions.

LES VEAUX IPI

Les IPI se créent au stade fœtus, lorsque la mère est infectée pour la première fois entre le premier et le cinquième mois de gestation. A ce stade, il n’a pas encore développé son propre système immunitaire et il s’approprie le virus comme faisant partie de l’organisme. Il naîtra vivant porteur et excréteur massif du virus à vie, sans aucun anticorps pour lutter.

La présence de veaux IPI (Infectés Permanents Immunotolérants) dans un élevage peut retarder considérablement l’assainissement.

Une fois dépistés par prise de sang (analyse par PCR ou virémie), ces bovins doivent être éliminés au plus vite et une stratégie de lutte doit être envisagée à l’échelle du troupeau (en concertation avec le vétérinaire et le GDS). La viande restant consommable, il est possible de les vendre pour la boucherie. Un bovin IPI est parfois reconnaissable par son aspect : veaux chétifs, avec d’importants problèmes de croissance et/ou un vilain poil. Mais ils peuvent tout à fait présenter un aspect, une croissance et une conformation tout à fait normale. Il convient donc d’être vigilant et ne pas se fier à ce seul aspect physique.

DIAGNOSTIQUER LA MALADIE

La présence de BVD dans un cheptel peut être mise en évidence à l’aide de différents critères :

  • Mise en évidence d’un animal IPI (vivant ou mort) par le biais d’une analyse PCR (sur rate du veau mort, ou sur veau vivant),
  • Sondage sérologique sur bovins dit «sentinelles» (lot des 10 plus jeunes animaux de plus de 6 mois en contact avec le cheptel). La tranche d’âge 6-24 mois est conseillée à partir du moment où les bovins sont en contact avec le reste du cheptel. Si une majorité des génisses sont séropositives, cela signifie qu’elles ont été en contact avec le virus, et prouvent une circulation récente de la maladie.
  • Mise en évidence d’une séroconversion (un ou plusieurs bovins séronégatifs qui deviennent séropositifs),
  • Résultat positif sur PCR de lait de tank (pour les élevages laitiers).

Dans tous les cas, il est indispensable de contacter le vétérinaire traitant afin qu’il vienne faire des recherches (prélèvements d’organes, prises de sang).

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