17 Juil 2018

COMMENT PREVENIR / LUTTER CONTRE LA PARATUBERCULOSE

Lorsqu’un diagnostic de paratuberculose est posé dans un élevage, la première chose à faire est d’isoler strictement les bovins porteurs afin de limiter la contamination aux autres animaux.

Par la suite, le GDS 64 recommande fortement de mettre en place un plan d’assainissement : il s’adresse aux éleveurs ayant ouvert un dossier dans le cadre de la Caisse Sanitaire Bovine au préalable et ayant eu au moins un cas clinique de paratuberculose diagnostiqué par une PCR sur fécès (recherche de la bactérie par amplification génique).

Ce protocole a pour but de faire un état des lieux en déterminant le statut sérologique (recherche des anticorps dans le sang) de tous les bovins de plus de 24 mois de façon annuelle.  Un plan de réformes, concernant les animaux séropositifs et leur descendance, est ensuite élaboré car, rappelons-le, aucun traitement n’est efficace face à cette pathologie. Un accompagnement technique et financier est alors mis en place.

En parallèle, une attention particulière doit être portée aux éléments suivants :

  • Conduite d’élevage des veaux : le local de vêlage doit être propre, régulièrement désinfecté et suffisamment paillé. Il ne doit en aucun cas servir de local d’infirmerie. En élevage laitier, on séparera le veau de sa mère le plus vite possible (dès la naissance) en veillant à une prise de colostrum adaptée. En élevage allaitant, on veillera tout particulièrement à l’hygiène au quotidien des bâtiments d’élevage qui abritent les couples mères – veaux dans les premières semaines de vie.
  • Maîtrise des déjections : le stockage des déjections et leur écoulement doivent être parfaitement maîtrisés au sein de l’élevage. Le plan d’épandage devra prendre en compte le fait de ne pas épandre des déjections sur des parcelles accueillant des bovins de moins de un an.
  • Désinfection : une attention particulière doit être portée quant au nettoyage et à la désinfection des matériels et des bâtiments d’élevage, notamment ceux accueillant les animaux jusqu’à l’âge de un an.
  • Environnement : les points d’eau doivent être entretenus de façon optimale. On pourra, en cas de besoin (sols acides), envisager un amendement calcique des sols de façon à rééquilibrer le pH.
  • Alimentation : on veillera à l’équilibre alimentaire de l’ensemble des catégories d’animaux.
  • Parasitisme : La douve, du fait de ses conséquences néfastes directes, peut éventuellement être un facteur favorisant de l’expression clinique chez les animaux contaminés. Le paramphistome peut entrainer des diarrhées chroniques d’où l’importance du diagnostic différentiel.

De plus, il est vivement recommandé d’effectuer un contrôle sérologique lors de toute introduction de bovin âgé de plus de 18 mois, afin de s’assurer qu’il n’est pas porteur de la maladie. En-dessous de cet âge, le contrôle devra être différé (le taux d’anticorps n’étant suffisant pour être détectable qu’après une phase d’évolution de 18 mois à 2 ans dans le meilleur des cas).

Afin de limiter tout risque de contamination, il est conseillé de prioriser les bovins en provenance des structures « en garantie de cheptel paratuberculose ».

PRINCIPE DE LA GARANTIE DE CHEPTEL PARATUBERCULOSE
Il s’agit d’un outil national harmonisé qui répond aux besoins d’apport de garanties des cheptels vendeurs de reproducteurs et de complément de contrôle individuel d’animal à l’introduction pour les cheptels acheteurs.

La garantie est acquise après deux contrôles négatifs sur tous les animaux âgés de 24 mois et plus, mâles reproducteurs et femelles, espacés de 9 mois minimum à 30 mois maximum. En cas d’historique défavorable (bovin positif), l’élimination de celui-ci doit avoir eu lieu au minimum 24 mois avant le second contrôle d’acquisition de la garantie. En cas de vaccination réalisée sur tout ou partie du cheptel, le premier test d’acquisition de la garantie doit avoir lieu au minimum 36 mois après l’injection du dernier vaccin, les animaux vaccinés ne sont pas testés lors des contrôles. Seuls les animaux non-vaccinés du cheptel bénéficient de la garantie.

Un entretien de la garantie en deux étapes

Le premier contrôle d’entretien doit être réalisé 9 à 15 mois après le second contrôle d’acquisition de la garantie, sur tous les animaux âgés de 24 mois et plus, mâles reproducteurs et femelles.

Les contrôles suivants sont à effectuer à intervalles de 21 mois minimum à 27 mois maximum, sur tous les animaux âgés de 24 mois minimum à 72 mois maximum.

Il s’agit d’un outil national harmonisé qui répond aux besoins d’apport de garanties des cheptels vendeurs de reproducteurs et de complément de contrôle individuel d’animal à l’introduction pour les cheptels acheteurs.

La garantie est acquise après deux contrôles négatifs sur tous les animaux âgés de 24 mois et plus, mâles reproducteurs et femelles, espacés de 9 mois minimum à 30 mois maximum. En cas d’historique défavorable (bovin positif), l’élimination de celui-ci doit avoir eu lieu au minimum 24 mois avant le second contrôle d’acquisition de la garantie. En cas de vaccination réalisée sur tout ou partie du cheptel, le premier test d’acquisition de la garantie doit avoir lieu au minimum 36 mois après l’injection du dernier vaccin, les animaux vaccinés ne sont pas testés lors des contrôles. Seuls les animaux non-vaccinés du cheptel bénéficient de la garantie.

Un entretien de la garantie en deux étapes

Le premier contrôle d’entretien doit être réalisé 9 à 15 mois après le second contrôle d’acquisition de la garantie, sur tous les animaux âgés de 24 mois et plus, mâles reproducteurs et femelles.

Les contrôles suivants sont à effectuer à intervalles de 21 mois minimum à 27 mois maximum, sur tous les animaux âgés de 24 mois minimum à 72 mois maximum.

 

LA VACCINATION : UN OUTIL SUPPLEMENTAIRE A UTILISER AU CAS PAR CAS

Un vaccin pour lutter contre la paratuberculose est actuellement disponible sur le marché. Cependant, une bonne connaissance de ses caractéristiques ainsi que de la législation est requise avant emploi. Il ne peut être utilisé qu’après un accord de la DDPP et uniquement en cas de paratuberculose clinique grave.

UNE REDUCTION DE L’EXCRETION

Ce vaccin inactivé adjuvé contre la paratuberculose bovine « réduit le nombre d’animaux excréteurs, le développement des lésions et la charge bactérienne ». Il s’administre en une seule injection. La vaccination concerne, dans un 1er temps, tous les bovins de plus d’un mois d’âge puis le renouvellement. La durée d’immunité pourrait aller jusqu’à 4 ans.

UNE INTERFERENCE AVEC LE DEPISTAGE DE LA TUBERCULOSE D’OU UN CONTROLE PAR LA DDPP

L’immunité paratuberculose induite interfère avec le dépistage de la tuberculose. Ainsi, la vaccination paratuberculose est autorisée au cas par cas par les DD(CS)PP avec les 2 conditions suivantes : l’absence de lésion de tuberculose constatée à l’abattoir depuis au moins 12 mois et la présence confirmée de la paratuberculose par des analyses de laboratoire. La commande et l’usage des vaccins sont contrôlés par les DD(CS)PP.

UN DEPISTAGE DE LA PARATUBERCULOSE PERTUBE, DES MESURES SANITAIRES NECESSAIRES

Cette vaccination va aussi interférer avec le dépistage sérologique de la paratuberculose. Son action se limitant à la réduction de l’excrétion, les mesures sanitaires de maîtrise des risques de contamination au sein de l’effectif doivent être strictement appliquées pour espérer, à terme, un assainissement.

 

L’ASSAINISSEMENT

L’assainissement d’un élevage touché par la paratuberculose demande une implication importante de la part de l’éleveur et du vétérinaire en charge du suivi. La plupart du temps, l’éleveur se retrouve confronter à devoir modifier ses pratiques de manière durable s’il veut s’assainir. En effet,  la nécessité d’associer, d’une part, la détection des animaux excréteurs, leur isolement et leur élimination ainsi que leur descendance et, d’autre part, la maîtrise des risques de contamination au sein de l’effectif, n’est plus à démontrer.

De plus, nous constatons que plus le plan d’assainissement est mis en place précocement, moins longue est la durée de ce plan.

 

Le GDS 64 et votre vétérinaire restent à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Ludovic LASSERRE Animateur de la filière bovine du GDS 64 (article rédigé en partenariat avec le GDS 23)

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